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Capesterre de Marie-Galante

Marie-Galante - 3 355 Hab.

 

Capesterre de Marie-Galante : sensations fortes entre canne et océan.

Comme toutes les Antilles, cette région fut peuplée avant notre ère de populations pré-colombiennes originaires d'Amérique du sud qui vivaient des ressources de la mangrove, du littoral et de la forêt et Capesterre partage la majeure partie de son histoire avec ses voisines marie-galantaises que sont Grand-Bourg et Saint-Louis
Vers 300 après Jésus Christ, les Arawaks s'installèrent dans la région des Galets. Ils y ont tracé des pétroglyphes, dont certains ont été découverts aux grottes de Morne Rita au nord-est de l'île. Classé monument historique, ce site contient plusieurs têtes gravées sur la roche orientées vers l'entrée. C'est un des très rares cas de gravure sur calcaire (support fragile) de l'archipel guadeloupéen. Ces pétroglyphes ont malheureusement subi certaines dégradations dues à l'homme et le site est fermé au public. Outre la culture du manioc, les Amérindiens plantaient du coton (fabrication de cordes, de vêtements, de hamacs) qui leur a fait désigner l'île comme “Aulinagan, Terre à coton“, encore cultivé il y a un peu plus d'un siècle. Ils fabriquaient des objets en céramique, des poteries, des outils. Pour la pêche, ils utilisaient le pri-pri amérindien, radeau confectionné en bois-canon. La plupart des vestiges de cette époque sont exposés au Musée Edgar Clerc au Moule.
C'est le 3 novembre 1493, au cours de son second voyage, que Christophe Colomb débarqua au sud-ouest de l'île et lui donna le nom de “Maria Galanda“. En novembre 1648, pour la soustraire aux Anglais, le gouverneur Houël y installa une cinquantaine de colons. Cette première colonie qui se consacra essentiellement aux cultures vivrières et à celle du tabac, après une cohabitation pacifique, finit par se heurter à la résistance des Caraïbes venus de Dominique, l'île constituant pour eux une base d'approvisionnement. Les Caraïbes seront refoulés et se réfugieront sur une portion des falaises protégées par les barrières de cayes du nord de l'île jusqu'à ce qu'un traité de paix signé en 1660 les conduisent à s'installer sur les îles de la Dominique et Saint-Vincent.
Vers 1655, accompagnant l'introduction de la canne à sucre, originaire des Indes, de nouveaux colons s'installèrent et l'on assista à la création des premières “sucreries“, sortes de hangars équipés d'un petit moulin à bête pour broyer la canne.
Même si les cultures du coton et de l'indigo (des vestiges d'indigoteries sont encore visibles dans la région des Galets) y furent très présentes, comme ses voisines, l'histoire de Capesterre est intimement liée à celle de la canne à sucre.
La volonté des colons était d'adjoindre aux productions traditionnelles la culture de la canne à sucre en s'appuyant sur une main d'œuvre d'esclaves. Ceux-ci représentaient alors déjà plus de la moitié de la population. Mais cette révolution sucrière fut contrariée par les luttes incessantes opposant la France aux Hollandais puis aux Anglais qui occuperont à plusieurs reprises l'île entre 1676, date du premier pillage par la flotte hollandaise, et 1816. 
Peu à peu, les Français œuvrèrent pour un véritable décollage de l'économie sucrière qui se développera au cours du XVIIIe siècle au détriment des autres cultures, tabac, coton, café, indigo. La paroisse de “cab-est-terre“ (le nom vient du terme marin indiquant “les terres situées à l'est ou au vent“, est créée vers 1703. L'industrie sucrière s'engage alors dans un processus de production performant avec regroupement des terres et introduction du premier moulin à vent en 1738. Mais cette croissance sera perturbée par les soulèvements d'esclaves, les attaques anglaises, et les catastrophes naturelles qui ruineront certains petits colons.  À cela s'ajoute la concurrence du sucre de Saint-Domingue et de Jamaïque. Enfin, la période révolutionnaire, la première abolition de l'esclavage (1794) et une nouvelle occupation anglaise provoqueront l'émigration massive des planteurs.
Le XIXè voit le déclin des cultures secondaires s'accélérer. La canne à sucre connaît un nouvel essor profitant de la politique protectionniste menée par le gouvernement de la restauration. Les années 1818 à 1835 marquent l'apogée de l'économie sucrière et le développement des moulins à vent (on en dénombre alors sur l'île entière 105). Sur le territoire de Capesterre se concentrent des vestiges de nombreux moulins dont celui de Bézard entièrement rénové, devenu propriété de la commune.
Mais le tremblement de terre de 1843, la concurrence croissante du sucre de betterave et l'abolition (définitive) de l'esclavage de 1848 mettent un point final au premier grand cycle de l'histoire de l'industrie sucrière marie-galantaise. Les dernières habitations-sucrerie autonomes seront emportées par la grande crise sucrière mondiale de la fin du siècle. Le conflit mondial de 1914 relance pour un temps la prospérité rhumière et sucrière de l'île qui comptera jusqu'à 18 distilleries en 1931 ainsi que 4 sucreries. L'usine centrale de Bernard dans la commune de Capesterre fonctionnera de 1881 à 1923. En 1959 : La fermeture de l’usine du Robert et de six distilleries entraîne de violentes tensions sociales.
S'appuyant toujours sur l'économie sucrière, Capesterre, unie en communauté de communes avec Grand-Bourg et Saint-Louis, s'est aujourd'hui ouverte au tourisme avec la création de plusieurs hôtels et résidences de tourisme à l'accueil convivial et soigné, la mise en valeur de son patrimoine cannier et la préservation de ses nombreux sites naturels.

Visite de Capesterre de Marie-Galante.

Largement ouverte sur l'océan atlantique, à l'est de l'île, Capesterre occupe une superficie de près de 47 km2 constituée principalement d'un plateau vallonné qui bascule sur une plaine littorale avec d'importants dénivelés. Falaises abruptes au nord de la commune avec le morne Constant (204 m) point culminant de l'île, côtes festonnées protégées par les cayes, longues plages de sable blond au sud, lagon dans les eaux émeraudes, arrière pays où les cannes ondulent au vent, petits sentiers cachés au cœur de la nature encore préservée, voyage dans l'histoire avec les anciens lieux d'habitation des populations amérindiennes, voilà ce que nous réserve Capesterre de Marie-Galante.
Village paisible gentiment protégé par la barrière de corail, le bourg ne manque pas de charme. Le port, blotti au cœur de la ville, accueille les pêcheurs qui viennent vendre le fruit de leur journée en mer, perroquets, chirurgiens, daurades, thons, tazards… Sur la Place du Gouverneur Félix Eboué, se trouve l'église Sainte-Anne de style Ali Tur, architecte mandaté par l'État français suite au terrible cyclone de 1928, et l'étonnante mairie devant laquelle s'impose le buste du Gouverneur. Non loin de là, rue Gabriel Bade, l'école maternelle, dont la partie centrale, alignée sur la place, a été construite en 1931 dans le plus pur style Ali Tur (voir notamment les carrelages et les corniches). La route du littoral vers le nord en direction de Capharnaüm permet de bénéficier de points de vue exceptionnels depuis les falaises, résultat de l'émersion progressive des calcaires de l'île alors que des grottes marquent l'ancien niveau de la mer, comme aux Galeries ou au Morne Rita. Entre cactus-cierges et frangipaniers de la mer, on admire le bleu intense de l'océan. Le sentier des galeries permet d'approcher au plus près l'océan en furie. La route conduit ensuite vers la grotte de Morne Rita (classé monument historique, ce site n'est pas ouvert à la visite) puis vers les deux plages isolées de l'anse Taliseronde et l'anse Feuillard, pour les passionnés de plongée et de tranquillité. Le sentier pédestre de la Côte Est longe la terrasse littorale des Galets qui se relève à l'approche de l'Anse Piton où passe La Barre de l'Ile. Cette cassure majeure limite la région des Bas au Nord et marque le passage brutal à un littoral de falaises culminant à 120 mètres. Depuis le Morne La Vierge surplombant la ville, vue magnifique. La D 201 au nord traverse un paysage de canne ponctué de nombreux moulins (moulin de Bontemps- Rameau et les ruines de l'ancienne usine, moulin de Nesmond), pour rejoindre le lieu-dit Grand Case. La route à droite conduit à la centrale éolienne de Petite Place mise en service en 1998. Suivre la D 201 jusqu'au moulin de Desruisseaux encore bien conservé. 1 km plus loin, on peut emprunter le sentier qui mène à l'Anse Piton. La D 202 qui descend au cœur de la vallée centrale mène à L'Etang Noir (moulin). A 2 km à peine, le moulin de Bézard, témoin attachant du prestigieux passé sucrier de l'île et le premier des Antilles françaises à être reconstruit à l'identique. La départementale passe ensuite à proximité de la Distillerie de Bellevue et son moulin restauré (visite et dégustation). La D 202 rejoint la N9 direction Capesterre. Sur la route, des fabriques proposent le sirop de batterie, produit local et traditionnel obtenu après la cuisson du jus de canne ainsi que des pâtisseries locales à base de sirop de batterie (gâteaux divers, caca boeuf, bonbons sirop…).

Sur le plateau du Robert, à l'est, dominant la Grande Ravine, frontière entre Grand-Bourg et Capesterre, l'érosion des calcaires a formé des cuvettes, les dolines, qui accueillent de nombreuses mares où se développent végétation et faune dont la tortue d'eau douce molokoy. Ses versants ombragés ont abrité autrefois cultures de cacao, café et vanille. Prendre direction Pichery (le sentier de randonnée des hauts de Capesterre passe tout près), on  arrive directement à la plage de Petite Anse, puis la route côtière D 203 vers le centre ville en longeant les magnifiques plages de La Ferrière et de La Feuillère avec vue exceptionnelle sur l'océan turquoise. Les ruines de l'ancienne usine de Bernard, envahies par la végétation, sont à quelques centaines de mètres de la route. Cartes de Guadeloupe touristiques Chemin Bleu et plans-guides de villes disponibles à l'Office de tourisme de Grand-Bourg.

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